FEVES ET POIS

Publié le par Jardin de Pauline

La fève est le plus vénérable ancêtre du monde des légumes ! Fève
Déjà connue des hommes du néolithique, on en retrouve des traces sur les emplacements de la ville de Troie. En Egypte, la fève avait très mauvaise réputation : elle passait pour être le lieu de la transmigration des âmes ! Lorsqu’elle commence à germer, il paraît qu’elle présente la forme d’un organe sexuel féminin, puis celui d’un enfant ?! Les prêtres égyptiens en avaient une si grande horreur qu’ils en détournaient les yeux comme d’une chose immonde. Complètement discréditée chez les Grecs (le même mot désigne fève et testicule, faudrait savoir !), les Romains ne lui réservent pas un meilleur accueil. Les taches noires qui se détachent si nettement sur la fleur sont considérées comme de lugubres présages. Les gens d’église n’apportent pas de perspective plus réjouissante : Saint Jérôme lui attribue même des vertus aphrodisiaques et en interdit la consommation dans les couvents parce qu’elles produisent des « titillations aux parties génitales ». Décidément, la fève a à voir avec le sexe !

Tout ceci a cependant un certain fondement quand on sait que la fève, comme toutes les « vesces », contient des substances déclenchant des troubles qualifiés de « favisme ».
Cela n’empêche pas les fèves d’entrer dans l’alimentation courante de l’Europe du Sud. Leur richesse alimentaire est un peu inférieure à celle du haricot, du pois ou de la lentille.


Petit-Pois Le pois lui aussi compte parmi les plus anciens de nos légumes.
Il se trouvait déjà à Paris à l’âge de bronze (traces dans les fouilles de l’Arc du Carrousel au Louvre). L’idée est qu’il serait originaire d’Orient (Inde ou Perse) et aurait été ensuite importé en Asie Mineure puis en Europe par les peuples aryens. Après la décadence de l’Empire Romain, une longue période s’écoule sans entendre parler de cultures et plantes cultivées. On retrouve la trace du pois dans la seconde moitié du Moyen-Age où il prend de plus en plus d’importance dans l’alimentation, servant de ressource contre les fréquentes famines de l’époque : « Qui a des pois et du pain d’orge, Du lard et du vin pour sa gorge, Qui a cinq sous et ne doit rien, Il se peut qu’il est bien ! »

On distingue deux grandes catégories de variétés de pois : les pois à écosser et les pois mange-tout. Ces derniers sont une variété jardinière qui ne fait pas l’objet d’un négoce important. Les pois à écosser, eux, sont traditionnellement les pois nains et les pois à rame, les pois à grains ronds et les pois ridés (voir les travaux de Mendel sur les lois régissant la transmission des caractères héréditaires).
Les pois sont très riches en provitamine A, en vitamines B et C, et aussi en vitamines moins courantes comme E et PP. Mais c’est surtout leur haute teneur en protéines et en hydrate de carbone qui leur confère une grande valeur énergétique.


Pour 100 g de matière comestible :

Vitamines

A

B1

B2

C

D

E

PP

Pois frais

50

30

8

80

-

1

traces

Pois sec

60

70

20

-

-

-

-

Publié dans Légumes

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